20 avril 2010
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Je suis à la caisse avec mes deux boîtes de carottes pré assaisonnées. Deux filles, à peu près 25 ans, déposent à ma suite leurs achats sur le tapis. Je les avais repérées, tout à l’heure dans les rayons. C’est un style, il me semble, très présent en région parisienne : corps fin, chemisier à large encolure qui laissent apercevoir au moins une bretelle de soutien-gorge (curieusement en plastique transparent), fesses rondes mises en valeur par un jean ultra-serré, peau dissimulée sous une épaisse couche de fond de teint, visage hébété.
Une des filles se saisit d’un magazine de cuisine sur un présentoir, le feuillette nerveusement puis finit par le poser sur le tapis.
« Ca, ça sera quand je serais avec mon chéri ».
Elle poursuit son monologue sur le frigidaire que doit lui donner sa belle-mère, quand ils seront installés. L’autre la regarde avec envie. Probable qu’elle n’a pas de chéri, ou alors leurs projets n’ont pas encore atteint ce point de maturité.
Je ne les écoute plus. Je me demande à quoi peut bien ressembler son chéri. Les cheveux militaires, habillé en jogging, il aime le paintball, le foot, et passe ses vacances dans la caravane de ses parents dans le sud de la France. C’est caricatural, mais concevable. Bien sûr, il existe d’autres alternatives, mais pas tant que ça. Le champ des possibles est somme toute assez limité et variera essentiellement sur la couleur des cheveux et la destination de villégiature.
J’ai envie de lui demander si elle est heureuse. En tout cas, pour l’instant, elle en donne l’impression. J’aimerais bien, moi aussi, irradier un tel bien-être.
En partant, un type gueule parce qu’on ne donne plus de sac en plastique.
« Bâtard de patron ! »
Published by aquoiboniste.over-blog.com